Créée en 2012, l’Association des Nouveaux Savonniers (ADNS) regroupe des savonniers professionnels et des passionnés de tous horizons qui pratiquent la méthode de saponification à froid (SAF) et une cosmétique raisonnée.
Suite à l’Assemblée Générale de l’Association Des Nouveaux Savonniers du 22 février 2016 et à l’approbation unanime des adhérents quant à l’élargissement des compétences de l’association à la cosmétique, une séance de travail « Mention Nouvelle Cosmétique » s’est tenue le 13 avril 2016 à Paris. Au rendez-vous étaient présents des professionnels de la cosmétique tels que des fabricants, distributeurs ou encore des formateurs. Cette réunion a abouti à la rédaction des grandes lignes de la charte et du cahier des charges. Les outils techniques et quelques aspects pratiques ont également été abordés et sont présentés dans cette sous-partie. Toutefois, de nombreux points restent à éclaircir, notamment en ce qui concerne l’évaluation des ingrédients.
Plusieurs raisons ont poussé l’ADNS à se lancer dans ce projet. Tout d’abord, un rejet des labels existants dont les cahiers des charges sont jugés trop laxistes. C’est notamment le cas de Cosmébio, qui, avec maintenant plus de 400 membres est la plus importante association au monde à être exclusivement dédiée aux cosmétiques biologiques et naturels [Gallon V., Santonnat B., 2014]. Pourtant, si l’on étudie de plus près le cahier des charges, il s’avère que 5% d’ingrédients synthétiques sont acceptés, ce qui représente une part non négligeable dans la formule [Référentiel Ecocert, 2003]. Bien qu’il existe des listes négatives, des ingrédients chimiquement transformés qui, au fond, ne sont pas vraiment compatibles avec une cosmétologie naturelle et bio sont parfois acceptés.
Il ne s’agit pas ici de dénigrer les autres labels et mentions existants mais de proposer une alternative en adéquation avec les valeurs portées par les membres de l’ADNS.
Un autre point important est la gestion pratique et budgétaire de la labellisation. En effet, la certification des grands référentiels pose un réel problème de coût pour les TPE et PME. Entre la validation des formules, des étiquettes, l’émission des certificats et les audits, c’est un réel budget dont toutes les entreprises ne disposent pas.
Créés et contrôlés par les industriels de la cosmétique conventionnelle pour servir leurs intérêts, les grands labels ne correspondent pas aux valeurs que souhaitent véhiculer l’ADNS, à savoir, l’accessibilité, l’authenticité, la confiance et l’artisanat.
Enfin, une autre problématique soulevée par l’ADNS est le manque de considération des problématiques techniques dans l’établissement de certains référentiels.
La Nouvelle Cosmétique est ainsi née de cette volonté profonde de partager des valeurs fortes au sein d’une structure à taille humaine, de se libérer de labels devenus de simples outils de communication pour les grandes marques, de revendiquer un savoir-faire artisanal, et, surtout, d’aller plus loin dans l’engagement vers des produits naturels et bio.